NOTRE HISTOIRE

L'Eure-et-Loir trouve ses origines dans l'ancien territoire du peuple gaulois des Carnutes.

Il a joué un rôle essentiel dans la résistance à Jules César lors de la guerre des gaules et donné son nom à Chartres.

Au Moyen-Âge, la ville connaît un rayonnement religieux et spirituel grâce à l'école de Chartres. La dernière cathédrale construite en une génération, entre 1194 et 1230, est le signe de cet aura.
Durant la guerre de cent ans, le département va beaucoup souffrir des batailles que se livrent le roi d'Angleterre, venant de Normandie, et le roi de France. C'est à Brétigny, au sud de Chartres, que fut signé le traité de 1360 qui marqua une pause dans ce conflit.

Au XVIème siècle, Henri IV est sacré à Chartres et assoit ainsi la légitimité de son pouvoir.
Plusieurs batailles de la guerre franco-prussienne de 1870 se déroulèrent sur le département. Châteaudun fut détruite pour avoir résisté aux Prussiens et Loigny rebaptisée par la suite Loigny-la-Bataille.
Au XXème siècle, le département est marqué par la figure de Jean Moulin et par un développement industriel et agricole important durant les 30 Glorieuses.

Le pays des joncs

Saint-Lubin-des-Joncherets est situé au Nord-Ouest de l'Eure-et-Loir aux confins de la Beauce et de la Normandie, dans une vallée riche et verdoyante où serpente l'Avre. Beaucoup d'entre nous ignorent ses origines et son histoire.

Dès la préhistoire (Paléolithique), la vallée semble avoir attiré les hommes primitifs de par sa situation privilégiée. Quelques traces l'attestent : par exemple des objets et outils en pierre taillée trouvés dans les sablières de La Leu et aux Caves.

Plus récemment, cinq mille ans avant nous cependant (Néolithique), les hommes de la pierre polie ont élevé des dolmens tel celui de la prairie du Ménillet près de Dampierre-sur-Avre. Cette belle table de pierre, la Pierre-au-bout, reposant sur trois supports, est légèrement déversée dans le sens de la longueur ; elle mesure environ 4,40 m sur 2,50 m et près d'1 m d'épaisseur.

Au VIème siècle, vivait un moine ermite, en ce lieu, dans un pauvre réclusoir selon la légende.
En 544, Lubin, notre saint religieux, fut élu évêque de Chartres par les suffrages presque unanimes de tout le clergé, avec l'agrément du roi Childebert Ier.
Jamais prélat ne prit plus de soin que lui de son église. Jusqu'à sa mort en 557, Saint-Lubin viendra alors se reposer ici de son pesant fardeau.
Ses reliques se trouvent actuellement dans l'église Saint-Nicolas, à Blois. Saint-Lubin ayant fait de grands miracles, on construisit sur les lieux qu'il affectionnait, une chapelle (dont il ne reste aucun vestige, malheureusement). Celle-ci devint un lieu de pélérinage très fréquenté. Des constructions s'y groupèrent en agglomération "Sanctus Leobinus juxta Nonnencuriam".
La vieille chapelle (dite chapelle de l'ermitage) ayant été détruite, on éleva sur ses ruines une église gothique dont il reste quelques éléments (fondations, statues de bois, fonts baptismaux).

Après le règne de Charlemagne, les Vikings, venus de Scandinavie, apparaissent dans notre région. Une grande période de troubles s'ouvre alors. 
Le traité de Saint-Clair-sur-Epte, en 911, mit fin à ces invasions successives en accordant aux "Northmen" de Rollon une partie de la Neustrie. La Normandie était née et l'Avre devint frontière, cette fois-ci, entre le duché de Normandie et le royaume de France ; ce fut une période de luttes incessantes entre Français et Normands. Nonancourt est "anglaise" et Saint-Lubin reste "française".

 En 1418, Nonancourt et Saint-Lubin sont entièrement détruites et brûlées. Les habitants qui avaient échappé à la mort s'enfuirent dans des villages plus éloignés. Il ne resta qu'une "pauvre et simple femme". Les terres de Saint-Lubin tombent dans l'abandon et se couvrent de joncs. C'est à peu près à cette époque qu'au nom de Saint-Lubin fut ajouté celui de Joncherets : "Sanctus Leobinus de Juncherez" puis "Sanctus leobinus de Juncheriis" en 1626. Saint-Lubin-des-Joncherets est alors composée d'un ensemble de hameaux et seigneuries plus ou moins éparses : le bourg, la baronnerie (qui deviendra la Baronnie), les Caves, Cayenne, Clanchemeule, le Clos-d'amour, les Côtes, la Ferrette, la Fontaine-la-butte, les Fourches, l'Alleu qu'on écrira à tort la Leup puis la Leu, Malengen, Malicorne, la Pacterie (Paqueterie actuelle), la Poterie et le Vrisseuil. Ne dit-on pas que le seigneur de Malicorne, village situé entre l'Alleu et la Seigneurie de Saint-Lubin, avait installé un lieu de justice expéditive près du bois des Fourches. Ce lieu maudit prendra alors le nom de "bois du Gibet" (approximativement le centre Edouard Hoff actuel).

En 1568, Nonancourt fait creuser un large fossé pour interdire le passage aux gens d'armes. Ce fossé fut creusé par les habitants de Saint-Lubin. Les Lubinois, pour se distinguer des envahisseurs, devaient porter des chemises à carreaux, d'où le nom donné à la "rivière à carreaux" et à la ruelle y accédant. Le calme revient dans la vallée, on défriche, on reconstruit maisons et églises ; la prospérité recommence. Cette période de tranquillité s'étend de la fin de la guerre de "cent ans" jusqu'aux guerres de religions.

L'année 1620 est marquée par la construction du château de Saint-Lubin en bordure de l'Avre et un incendie qui ravagea les combles et la flèche du clocher de l'église. De 1658 à 1697, le fief de Saint-Lubin est possédé par le président François Vedeau de Grammont, seigneur également de Laleu et du Vrisseuil, conseiller au parlement. II fit construire le clocher ou la tour actuelle et réparer les parties endommagées par le "grand" incendie. La dépense étant trop lourde, il ne put continuer, ni terminer son travail de restauration. Un gisant de marbre représentant le président de Grammont se trouve dans l'église dont la voûte resta inachevée. A la veille de la révolution, Charles-Laure Cochard de Châtenoye, seigneur de Saint-Lubin, revend judicieusement le château.

Le 16 février 1792, Noël Jelin vend son moulin à papier à Henry Sykes, citoyen hollandais. Celui-ci transforme les lieux en une filature de coton, "L'ancienne". Ce nouvel industriel crée également une fonderie de fonte de fer et y adjoint des ateliers de construction de machines à filer. Cette activité cessera en 1830. Mademoiselle Grace-Valentine Sykes, fille de l'industriel, épouse un Anglais William Waddington. En 1816, il est naturalisé français et continue l'œuvre de son beau-père décédé le 26 juin 1813. La société Waddington frères (MM.Thomas et Frédéric Waddington, fils de William) construit sa première usine à Saint-Lubin-des-Joncherets, à la Paqueterie. Citons également l'entreprise Vulliamy et celle des "Tapis Renard". La famille Renard fait construire le château du Haut-Venay vers 1880. Cette prospérité industrielle a fait de la vallée de l'Avre le premier centre industriel de la région, dépassant Dreux.

Malheureusement, les guerres de 1870 et de 1914-18 vont stopper ce développement. Les usines ne tournent plus et la misère est importante. Durant la première guerre mondiale le château du Haut-Venay sert d'hôpital militaire. Malgré l'arrivée de nouvelles familles, belges notamment, la population lubinoise chute terriblement, passant de 1827 habitants en 1881 à seulement 1133 à la veille de la seconde guerre mondiale.

Le 6 juillet 1940, les nazis fusillent à Rouen le premier résistant : c'est un ouvrier agricole de Saint-Lubin-des-Joncherets, Etienne Achavanne, exécuté pour avoir fait sauter des poteaux téléphoniques le 17 juin 1940. Après ces terribles épreuves, Saint-Lubin-des Joncherets va se reconstruire et se développer.

La création de lotissements, l'installation d'entreprises et l'établissement d'une grande surface permettent à notre commune un essor économique important.

L'histoire ne s'arrête pas là, bien entendu : laissons à nos enfants le soin de l'écrire.

Les personnages marquants

Lubin, évêque de Chartres

En 544, Lubin notre saint religieux, fut élu évêque de Chartres par les suffrages presque unanimes de tout le clergé, avec l'agrément de Childebert Ier.
Jamais prélat ne prit plus de soin que lui de son église, jusqu'à sa mort en 557, Saint-Lubin viendra alors se reposer ici de son pesant fardeau.

Ses reliques se trouvent actuellement dans l'église Saint-Nicolas, à Blois. Saint-Lubin ayant fait de grands miracles, on construisit sur les lieux qu'il affectionnait, une chapelle (dont il ne reste aucun vestige, malheureusement). Celle-ci devint un lieu de pèlerinage très fréquenté. Des constructions s'y groupèrent en agglomération "Sanctus Leobinus juxta Nonnencuriam".

La vieille chapelle ayant été détruite, on éleva sur ses ruines une église gothique dont il reste quelques éléments (fondations, statues de bois, fonts baptismaux).

Louis de PONTBREANT ( XVIIème siècle )

Cet écuyer du Roi, seigneur du Mesnil et St-Lubin descendait des Seigneurs de Bréchamps (Nogent Le Roi).

Il entreprit vers 1620, la construction du Château de Saint Lubin que nous connaissons encore aujourd'hui.

François VEYDEAU DE GRANTMONT ( XVIIème siècle )

Conseiller au parlement, il devint Seigneur de "St-Lubin, la Leu et Vrisseuil". Il contribua fortement à la restauration de l'Église vers 1640 (construction  notamment de la tour) qui, faute d'argent, restera inachevée.

Son mausolée, construit dans l'église, fut détruit à la révolution. Toutefois, sa statue en marbre blanc, sculptée, dit-on, par le célèbre Nicolas Coustou est toujours visible dans l'Église.

William WADDINGTON ( XIXème siècle )

En 1792, Henry SYKES, industriel Hollandais, rachetait une ancienne papeterie à Saint-Rémy et installait une première usine de filature. C'était le début d'un empire industriel que développeront son gendre et ses petits-fils avec notamment la construction des usines de la Paquetterie.

Le plus célèbre de ses descendants fut incontestablement William WADDINGTON, archéologue, qui fut successivement ministre de l'Instruction Publique puis des Affaires étrangères sous la présidence de Mac Mahon puis Président du Conseil (équivalent du 1er ministre aujourd'hui).

C'est lui qui appela un certain Jules Ferry comme Ministre de l'Instruction publique en 1879 et l'on sait combien les lois Ferry orientèrent l'Enseignement en France.

Charles RENARD ( XXème siècle )

En 1862, Monsieur Renard (père) fonde l'usine du Vrisseuil (actuelle SACRED) pour tisser la laine. L'entreprise se développa et évolua plus tard vers la production de tapis (nationalement connus). La famille Renard fit construire les deux résidences dites "Château du Haut Venay", actuelle maison de retraite et "Château du Parc du Bas Venay", actuelle Mairie.

L'un des fils, Charles, devint Maire de SAINT-LUBIN-DES-JONCHERETS et Conseiller Général de BREZOLLES. C'est lui qui signa lors de son mandat, la construction de l'école du Bourg (type Jules Ferry) en 1906.

Étienne ACHAVANNE

Né en 1898, il occupa plusieurs emplois d'ouvrier agricole dans notre secteur.

Il accomplit l'un des tous premiers actes de résistance, le 20 juin 1940, en sabotant les lignes téléphoniques d'un terrain d'aviation proche de Rouen. Arrêté et fusillé quelques jours après, il a été l'un des premiers martyrs de l'occupation.

Pierre BÉRÉGOVOY

Né en 1925 à Deville-les-Rouen, il était fils d'un émigrant Ukrainien. Il a vécu plusieurs années d'enfance à St-Lubin puisque son père était employé au Château et sa famille habitait les dépendances, rue de l'Église.

Titulaire d'un CAP, il entra à la SNCF à Rouen, puis à Gaz de France où il effectua une carrière de syndicaliste puis politique pour devenir 1er ministre sous François Mitterrand en 1992 (après avoir été plusieurs fois ministre). Il eut la fin tragique que l'on sait en 1993 à Nevers.

André Raffray

André Raffray est né en 1925 à Nonancourt, où ses parents tiennent le studio photo qui immortalise toutes les communions, mariages et manifestations du secteur. Jusqu'à la guerre, il y travaillera avec ses parents tout en suivant brillamment les cours par correspondance de l'école A.B.C. de dessin. Passionné de photographie, mais aussi de cinéma, il prend rapidement la responsabilité du service Animation de la société Gaumont. Il y réalise en 1974 le pré-générique de la série TV "les brigades du tigre".

Il se fait ensuite connaître en 1977 par une série de douze gouaches illustrant la vie de Marcel Duchamp pour l'exposition inaugurale du Centre Pompidou. Cette première série sera le commencement d'un long travail que l'artiste n'a jamais cessé d'enrichir.

André Raffray peut être considéré comme l'un des rares peintres hyperréalistes francais. Il définit son art comme une conversation avec le temps et l'histoire. André Raffray, recommence les paysages peints par les maitres de Gaugin, Monet à Constable en passant par Van Gogh. Il recherche avec passion le lieu, le moment, la lumière qui a inspiré les grands peintres, il s'en imprègne, photographie et s'approprie le motif pour une réinterprétation qui allie sa vision ambiguë du site ainsi que celle du maitre. La peinture à l'huile sera remplacée progressivement par le crayon de couleur qui veut devenir son instrument emblématique.

A partir de 2002, il décide de s'engager dans une nouvelle aventure : la redécouverte des autoportraits. C'est ainsi qu'il se mit à recommencer les autoportraits de grands peintres revisités par sa propre vison de l'artiste au même âge.

André Raffray est revenu s'installer en 1984 rue Charles Renard, afin d'y trouver calme et inspiration entre chaque épisode d'exposition partout dans le monde. Il nous a quittés le 6 janvier 2009 à l'âge de 84 ans. Ses voisins n'ont pas oublié sa silhouette toujours coiffée d'une casquette de marin et sa discrétion.